L'air est agréable, le soleil brille, beaucoup de monde dans les rues de la ville.

« -Ah ! Bon Temps, que cette ville est magnifique, je l'adore. On y fait des rencontres tout à fait charmantes. »

« -Ah oui des rencontres tout à fait charmantes ? Pourrais-tu être plus précis ? »

« -Toi Louise, ma plus belle rencontre ici, c'est toi. Je reviendrais, je te le promet Louise, je reviendrais et nous serons heureux pour le restant de nos jours. »

« -Nous ne sommes pas dans un conte de fée, ne promet pas quelque chose qui est incertain, personne ne sait de quoi l'avenir est fait, si tu avais les réponses, la vie serait beaucoup moins passionnante. »

« -Tu es si pessimiste... »

« Je ne suis pas pessimiste Charles, je regarde les choses en face simplement, sans me mentir à moi-même, peut-être qu'en rentrant chez toi, tu rencontreras une autre femme, j'ai beau t'aimer aujourd'hui, qui me dit que je ne t'oublierais pas rapidement ? C'est peut-être un simple amour de vacances, j'ai 16 ans, pourquoi voudrais-tu que je me projette dans l'avenir avec toi ? Je ne sais même pas ce que je vais faire demain, je n'imagine donc pas encore ma vie dans dix ans. Ne gâches pas tout avec des promesses, vivons simplement l'instant présent, savourons notre dernière journée ensemble en nous disant que ce sera la dernière et si le destin veut vraiment que nous soyons ensemble, nous nous retrouverons. »

« -J'aime ta façon de penser, mais sois sûre d'une chose, je reviendrais... »

Posant sa tête sur son épaule, Louise ferma les yeux, ce n'était qu'un amour de vacances, rien de plus, elle n'aurait jamais pensé qu'il reviendrait...

Cinq ans plus tard.

Louise travaille à l'hôpital, elle est interne, elle étudie la cardiologie. Nous sommes le 18 mai 1956, il est midi moins de quart, elle est en pause déjeuner. Un homme vint à sa rencontre et engagea la conversation.

« -Bonjour Louise. »

« -Bonjour, on se connaît ? »

« -Oui on se connaît même très bien. Je t'avais promis que je reviendrais, toutes ses années je n'aie jamais cessé de penser à toi. »

« -Charles ? »

« -Oui, c'est bien moi, je n'aie pas eu de difficulté à te retrouver. »

« -Ça fait si longtemps... Je ne sais pas quoi te dire. Que fais-tu ici ? »

« -Louise, je suis sûr et certain que tu es la femme de ma vie, je suis venu te demander quelque chose.»

Il se mit à genou devant elle et lui demanda sa main. Elle ne savait plus où se mettre, elle était tellement gênée. Elle avait refait sa vie, elle était amoureuse, mais plus de lui.

« -Charles... Je suis désolée, mais cela est impossible, j'ai refait ma vie, aujourd'hui je suis amoureuse, j'ai tourné la page, je t'avais dit que c'était uniquement un amour de vacances, je ne peux pas te dire oui et je ne le veux pas non plus, retournes à Washington ou je ne sais où et oublis-moi comme je t'ai oublié. »

Il se redressa, déçu, cela se voyait sur son visage, il lui faisait tellement de peine, ce n'était pas le genre de femme à aimer faire de la peine gratuitement, mais elle n'avait pas le choix, son petit ami ayant assisté de loin à toute la scène, elle se devait de lui faire comprendre à lui comme à Charles, que tout ceci était une énorme erreur, qu'elle avait bel et bien oublié Charles et que désormais Dean était son seul et unique amour. Les collègues la regarder en ce moquant, ils se moquaient surtout de ce pauvre Charles qui quitta les lieux précipitamment.

Cinq ans plus tard.

Nous sommes en 1961, Dean et Louise allaient se marier, ils s'étaient rencontrés à l'école de médecine, ils rêvaient tous les deux de devenir chirurgien cardiologue, une passion qui les avaient rapprochés. Un soir d'été Dean a eu enfin le courage de demandé Louise en mariage. Ils vivaient un bonheur parfait. Ils avaient une petite maison, rien de bien luxueux, mais cela leurs convenaient très bien et désormais le mariage approché à grands pas.

Tout s'est passé très vite, ils voulaient s'unir aussi vite que possible et le plus simplement du monde, ils voulaient simplement pouvoir commencer une vraie vie de couple, commencer à fonder une famille, ils étaient pressés d'affirmer ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre, c'était une magnifique histoire quand on y pense, mes parents étaient réellement amoureux l'un de l'autre, pas de mariage forcé, rien de tout cela. Ils avaient une belle vie, ils n'étaient pas pauvres et ils étaient réellement heureux.

Sans s'attarder sur leur union et tout le reste, je vais désormais vous parler de mon arrivée au coeur de cette famille modèle, presque modèle, ils avaient leurs défauts comme tout le monde.

Nous sommes désormais en 1968 l'année de ma naissance.

Sept de mariage, des hauts et des bas, comme dans toutes relations amoureuses qui se respectent. Malgré tout, ils veulent un enfant, Louise se sent prête et Dean aussi, pour eux se sera l'année ou la famille va s'agrandir. Ils mettent toutes les chances de leurs côtés, ils espèrent pouvoir concevoir un enfant rapidement.

Après quelques mois d'essaie infructueux, la bonne nouvelle arriva enfin, Louise était enceinte et plus heureuse que jamais. J'allais voir le jour le 26 octobre 1968.

Ils avaient tout prévu, il ne manquait strictement rien, si ce n'est moi, qui n'avait toujours pas pointé le bout de mon nez, les médecins avaient dit que l'accouchement aurait lieu début octobre, finalement je suis arrivée fin octobre, je commençais déjà à faire ma forte tête.

Le jour de ma naissance arriva enfin, ma mère m'a souvent répété qu'elle mourrait d'impatience, elle n'en pouvait plus, j'arrive à comprendre ce qu'elle a ressenti, même si je n'aie pas d'enfant. J'ai eu une enfance heureuse dans l'ensemble, cela m'arrivais de voir mes parents se disputer, mais dans l'ensemble, je n'avais pas à me plaindre de ma vie. J'étais une enfant assez agitée, je dois le reconnaître, j'ai toujours été quelques peu rebelle. J'arrivais à abuser de toutes les situations, chaque fois qu'ils se disputaient, je pointais le bout de mon nez pour leur demander quelques choses, un jouet, un livre, une sortie, peu importe, puisqu'ils venaient de se mettre en scène devant moi, c'étaient leurs façons de se faire pardonner. J'en ai beaucoup abusé et je ne vais pas m'en plaindre au contraire, j'avais toujours tout ce que je voulais, cela prenait simplement du temps et me demandais beaucoup de logique et de patience.

En grandissant, je ne leur aie pas facilité la tâche, je faisais les pires conneries que je pouvais faire, je n'aie jamais fait de grosses conneries proprement dit, ils n'ont jamais été convoqué au commissariat, mais je sortais dans leurs dos, quand ils ne voulaient pas que je me rends quelque part, je séchais régulièrement les cours, je n'aimais pas l'école, je fumais, je buvais, une vraie débauchée quoi, j'enchaînée les conquêtes d'un soir, sans avoir peur de ma réputation, j'en n'avais strictement rien à fiche de ce que les gens pouvaient penser de moi, ma vie me plaisait, je vivais ma vie à cent pour cent, je vivais l'instant présent, j'avais besoin de tous ses déboires, mes parents avaient une vie bien trop sage à mon goût, bien trop modèle. Je ne supportais pas rentrer dans leurs rangs. Ils ont essayé de me punir, mon père m'a bien souvent corrigé avec ce foutu martinet, mais malgré tout ce que je leurs faisais vivre, je les aimais, ils m'avaient donné la vie et je leur étais reconnaissante de cela. Les disputes que nous avions, les discussions interminables sur mon avenir incertain. J'avais toujours réponse à tout.

« -Drue, mais à quoi va ressembler ta vie plus tard ? »

« -Je ne sais pas et je n'aie pas envie de le savoir, je veux vivre, profiter de ma vie maintenant, pas quand je serais vieille et bonne à mettre en boîte, comprenaient moi, un jour sûrement je rentrerais dans vos critères, je travaillerais et peut-être même que je fonderais une famille, je suis loin d'être stupide, je veux simplement avoir profité et vécue un maximum de choses avant d'être prisonnière d'une maison, d'un boulot et d'un mari et qui s'est même d'enfant. Je ne suis pas prête à être sérieuse, j'ai besoin de tous ces moment-là et je suis désolée de vous décevoir, mais ma vie me plaît ainsi pour le moment et peu importe ce que vous aurez à dire là-dessus, j'irais toujours outre vos propos, je vous promets que vous ne serez pas déçus... »

« -Tu dis n'importe quoi Drue, il va falloir qu'on te reprenne en main, tu vas finir en pension, il est hors de question que nous cautionnons ton comportement. »

« -Mais regardez-vous avec vos phrases toutes faites, je ne veux pas finir comme vous ... J'ai 24 ans, vous croyez sincèrement que vous pouvez me mettre en pension ? Sérieusement, j'aurais dût le prendre cet appartement, j'aurais été débarrassé de vous !»

A ce moment précis, j'attrapais mon manteau et je me rendis au bar le plus proche. Il faisait nuit noire, je n'étais pas spécialement rassurée, mais j'étais tellement énervée qu'il fallait que je me détende et pour cela quoi de mieux qu'une bonne bouteille de Whisky ? J'arrivais enfin au bar, je commandais mon verre auprès de la barmaid, je lui fis un sourire, puis un homme vint me voir et me parler. Je lui fis un sourire et répondis à sa question.

« -J'ai besoin de me changer les idées... »

« -Vous ne devriez-pas être seule dans un bar à une heure aussi tardive... »

« -Je vous offre ma vie si vous le souhaitez, maintenant du vent je n'ai pas que ça à foutre que de vous écouter parler. Surtout si c'est pour me faire la morale. »

« -Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire sortir de vos gonds. Je m'appelle Charles, Charles Nickerson. Je ne suis pas ici depuis longtemps, j'espérais simplement faire une rencontre... »

« - Vous débarquez à Bon Temps vous ? Ce trou paumé au milieu de nulle part ? Mais qui est assez fou pour venir se perdre ici ? »

« -Moi a priori ... »

Je lui fis un grand sourire, il avait au moins le mérite de m'avoir fait sourire. Finalement nous engagions la conversation, les verres continuaient de défiler petit à petit, j'étais enfin bien et ce mec ne me laissait pas indifférente.

« -Qu'est-ce qui t'a poussé à venir chercher refuge ici ? Tes parents, je l'ai bien compris, mais pour quelle raison ? »

« -J'ai 25 ans, je suis obligée de suivre avec grandes difficultés leurs foutues cours de médecine, chose dont je n'aie absolument pas envie, je veux profiter de la vie, je ne veux rien regretter et décider un peu plus tard de mon avenir et eux voudraient que je sorte moins, que je travaille plus, je trouve que je donne assez de ma personne à l'hôpital, mais eux ne voient pas les choses comme moi, ils pensent que sous prétexte que je fais n'importe quoi quand je ne suis pas au travail, je finirais à faire le trottoir et droguée et finalement, je l'aurais leur foutue diplôme, même si je ne suis pas une élève modèle, je suis loin d'être stupide et je sais que j'y arriverais, mais eux ne comprennent pas cela, ils n'arrivent pas à comprendre qu'on peut tout à fait vivre une vie totalement folle et avoir tout de même un avenir... »

« -Je suis d'accord avec toi et crois-moi ce n'est pas pour te mettre dans mon lit. »

« -Vous dites tous la même chose, je ne suis pas conne, je viens de te le dire... »

Nous continuons de converser tous les deux, j'apprécie sa compagnie, il est différent des autres, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Finalement nous repartons du bar, trois ou quatre heures plus tard. Il m'emmène avec lui dans une chambre d'hôtel, je le suis inconsciemment, c'est que je suis souvent trop naïve, ça me jouera des tours et ce n'est pas une expression en l'air. Arrivé dans sa chambre, je m'assois sur le lit et lui demande un dernier verre, il sourit et me l'apporte.

« -Tu n'as rien bu de la soirée, tu pourrais m'accompagner pour le dernier verre quand même... »

« -Non je ne bois jamais, je suis désolé. Tu lui ressembles énormément tu sais ? »

« -Je te demande pardon ? »

« -A ta mère, tu lui ressembles beaucoup, elle était comme toi plus jeune, elle avait un tempérament de feu, c'est ce qu'il m'avait fait craqué chez elle. »

« -Attends une minute, tu connais ma mère ? Mais tu as quel âge toi ? Et qu'est-ce que tu me veux ? »

Je me lève d'un bon, je commence à paniquer, je ne sais pas qui est ce type, mais il me fait flipper.

« -A mon tour de te raconter ma vie. »

Il s'approche dangereusement de moi, je fais trois pas en arrière, il avance encore et je recule encore, je me retrouve finalement dos au mur, j'ai le coeur qui bat vite, très vite, je sens l'angoisse monter petit à petit, j'ai chaud, je suis terrifiée.

« -Ta mère c'est bien foutue de ma gueule, aujourd'hui je vais lui faire payer ce qu'elle m'a fait, on ne se joue pas de Charles, jamais de la vie, elle m'a brisé le coeur et à cause d'elle, je suis devenu un monstre, c'est de sa faute et c'est toi qui payera, toi sa précieuse enfant. »

Je le repousse violemment et tente de partir en courant, mais il est très rapide, trop même, ce n'est pas humain d'être aussi rapide que cela.

« -Tu es un malade, je ne sais pas ce que tu comptes faire, mais oublis ça rapidement, car je sais me défendre connard ... »

« - C'est encore plus amusant quand elles se débattent. »

Sans que je n'aie le temps de rien, je sentis ses dents venir transpercer mon cou, j'essayais de crier, mais il m'empêchait de le faire, il me tenait fortement et me faisait mal et moi je voyais simplement partir petit à petit en me disant que finalement, j'aurais mieux fait d'écouter mes parents, l'année 1992 fût ma dernière année en tant qu'humaine digne de ce nom.

Je me suis réveillée dans un endroit totalement noir, il n'y avait aucune lumière et je me sentais mal, j'avais faim, je me sentais différente. Il ouvrit alors une porte et je le vis apparaître, il se mit à rire et m'expliqua ce qu'il m'avait fait et pourquoi, je lui en ai beaucoup voulu, j'aurais eu envie de le tuer, mais il était plus fort que moi, je n'avais aucune chance.

« -Je vais nous chercher à manger, ne bouges pas d'ici, si tu sors, tu risques de le regretter amèrement. »

Il m'enferma de nouveau dans la pièce, il m'avait ligoté avec des chaînes en argent, je souffrais le martyre, pendant son absence, j'eus le temps de cogiter et de comprendre, mais j'ai eu de grosses difficultés à croire ce qu'il m'arrivait, j'avais toujours pensé que les vampires étaient sortis tout droit de l'imaginaire d'un taré, il s'avérait que j'avais totalement tort, ils existaient bien et j'étais devenue l'un d'entre eux.

Il est revenu, m'a appris ce qu'il avait à m'apprendre, je n'aie jamais compris pourquoi il avait eu un tel comportement avec moi, il faisait tout cela par vengeance, mais agissait comme un père pour moi, il faisait en sorte que je ne manque de rien, il m'a appris tellement de choses, il m'expliquait qu'il fallait que je joue de ma beauté pour manger, qu'il fallait que je sois opportuniste, la seule chose qu'il n'avait pas compris, c'est que je l'étais déjà. Il me disait de toujours lui être loyale pour sauver ma vie. Je ne l'ai jamais trahi, je n'ai jamais revu mes parents et je dois avouer que je suis désormais la plus heureuse des femmes, j'ai quitté Bon Temps pendant un certain temps, je ne pouvais pas rester, il fallait absolument qu'on m'oublis et qu'on me croit morte ou en fugue, j'ai donc tout fait pour avoir une nouvelle identité, je ne suis plus Drue Macke lister, je suis devenue Drue Swarts.

J'ai abusé de mes charmes pour me nourrir, j'ai fait des rencontres sympathiques. Puis tout a changé du jour au lendemain. Plus rien n'était comme avant, les gens connaissaient l'existence des vampires et nous n'étions plus obligé de nous cacher, le « True Blood » fit son apparition, nous avions une femme à la tête du gouvernement vampirique, j'avais du mal à croire à tous ses changements qui se produisaient au fur à mesure des années.

Bon Temps me manquais, j'avais envie de rentrer, je suis donc là aujourd'hui, je viens d'arriver et je suis prête à recommencer ma vie ici, sous le nom de Drue Swarts, je ne sais pas ce que sont devenus mes parents, je n'avais qu'eux de toute façon, pas de famille, peu d'amis, peu importe si les gens me reconnaissent, je suis de retour, pour de bon ou pas... Charles a décidé de continuer de voyager, il m'a laissé rentrer, ça n'a pas été une mince affaire, mais je suis bien arrivée à destination et j'espère sincèrement qu'il va bien, malgré toute notre histoire, la façon dont ont s'est rencontré, malgré le fait qu'il ait fait de moi un vampire, je ne lui en veux pas, je me suis attachée à lui et il me manque bien trop souvent.

Qualités : Courageuse, loyale, honnête, sincère, marrante, gourmande, vivante, enfin presque, social et patiente

Défaut : Bornée, naïve, rancunière, opportuniste.

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