Je suis née dans une famille riche, et même très riche. Mon père est le directeur d’une grande banque, il est payé une fortune pour assister à des réunions, serrer la main de gens importants, et partir en voyages d’affaires. De son côté, ma mère a hérité d’une fortune confortable de son grand-père, un puissant businessman qui a, semble-t-il, trempé dans quelques affaires louches, mais ce ne sont que des rumeurs. J’ai grandi entre New York, Los Angeles et Paris, la famille de maman étant d’origine française. Nous avons souvent voyagé à cause du travail de mon père, et j’avais donc déjà posé le pied sur tous les continents avant même de savoir lire.

Peu après mon douzième anniversaire, fatiguée de toujours déménager, ma mère a demandé à mon père de choisir entre son travail et sa vie de famille. Il a choisi de se poser dans un coin tranquille de Louisiane, près de Shreveport, où se trouve mon lycée. Il a racheté une immense maison coloniale qu’il a entièrement fait restaurer et redécorer par les meilleurs artisans de la région. Cela ne l’a pas empêché de continuer à travailler plus que nécessaire, même s’il voyage un peu moins souvent qu’avant. Mon frère, plus âgé que moi de plusieurs années, est parti de la maison il y a trois ans, lorsqu’il est entré à l’université, et depuis je le vois rarement, car il n’a pas remis les pieds à la maison. Je vis donc seule avec mes parents et nos domestiques. Quant à mon frère, il vit sur le campus universitaire et il passe apparemment plus de temps à s’amuser qu’à étudier. Sa page facebook regorge de photos de soirées où il apparaît éméché et entouré de filles.

Il y a quelques semaines, j’ai été étonnée de voir un de ses amis publier une photo de lui dans une boîte qui avait l’air très bizarre, et qui se trouve à Shreveport, d’après les commentaires que j’ai lus. La photo a mystérieusement disparu quelques heures plus tard. Je ne comprends pas pourquoi il traîne dans ce genre d’endroits, et encore moins pourquoi il n’est pas passé à la maison, ne serait-ce que pour donner des nouvelles, puisqu’il était juste à côté. Son comportement m’a à la fois déçue et intriguée. J’ai commencé à mener une petite enquête, d’autant plus que mes parents adoptent systématiquement un comportement étrange quand je commence à parler de lui. Soit ils font semblant d’être absorbés dans la lecture de leur journal, le visionnage d’une émission de télé-réalité, ou encore le dépoussiérage d’un bibelot, soit ils changent carrément de sujet.

Un jour, poussée par la curiosité, je suis donc allée fouiller le bureau de mon père pendant son absence. J’y ai découvert des articles de journaux et des avis de recherche, tous concernant des gens disparus ou retrouvés morts dans la région de Shreveport. Surprenant de la part de mon père, qui s’intéresse généralement beaucoup plus aux fluctuations de la Bourse qu’aux problèmes des citoyens lambda. Je n’ai malheureusement pas vraiment eu le temps d’approfondir mes recherches, car la bonne a choisi ce moment précis pour faire irruption dans la pièce. Depuis ce jour, j’ai toujours trouvé porte close quand j’ai voulu fouiner dans les affaires de mon père, mais je suis persuadée que j’ai mis le doigt sur un secret bien gardé, et je compte bien découvrir lequel!

Ashley est LE cliché de la petite fille riche. A la maison, tout tourne autour d’elle. Ses parents lui offrent absolument tout ce qu’elle veut et la traitent depuis toujours comme une vraie princesse. Quant aux domestiques, ils sont payés pour satisfaire le moindre de ses désirs, que ce soit une glace aux pétales de rose, une robe de créateur ou un nouveau chaton. Couvée par ses parents, habituée à obtenir tout ce qu’elle veut depuis son plus jeune âge, elle ne supporte pas qu’on lui résiste. D’ailleurs, rares sont ceux qui se risquent à le faire, tant elle parvient à charmer son monde grâce à sa confiance en soi qui frôle parfois l’insolence.

Au lycée, elle aime plus que tout être le centre d’attention et n’hésite pas à user de stratagèmes parfois perfides pour éliminer ses rivales et le rester. Toujours parfaitement habillée, coiffée et maquillée, elle attire le regard des garçons, mais aussi la jalousie des filles. Et elle adore ça : être admirée et enviée, c’est sa raison de vivre. Sa carte de crédit et son compte en banque généreusement fournis par papa lui garantissent de toute façon qu’elle ne se retrouvera jamais seule, car, si l’argent ne permet pas d’acheter l’amitié, il a un don certain pour attirer ses camarades comme un aimant. Ashley a donc de nombreux amis, plus ou moins intéressés, avec qui elle passe la plus grande partie de son temps à sortir et à faire la fête.

Malgré cette vie que beaucoup décriraient comme parfaite, Ashley a pourtant un gros problème : elle s’ennuie. A force de ne jamais avoir à se battre pour quoi que ce soit, sa vie en est devenue extrêmement monotone. Tout ce qui paraît extraordinaire vu de l’extérieur semble bien ordinaire à ses yeux. Voyager autour du monde, porter de belles robes, rencontrer des gens connus, tout cela fait maintenant partie de son quotidien et n’a plus rien d’excitant pour elle.

La petite enquête d’Ashley n’avançait pas beaucoup. Elle s’était déjà rendue dans quelques boîtes un peu glauques, mais elles n’avaient rien de semblable à celle qu’elle avait vue sur la photo, et surtout personne n’avait pu lui donner d’indications concernant son frère. Un type, visiblement éméché, lui avait tout de même indiqué le nom d’un club underground qui ressemblait, selon lui, au lieu de la photo.

Elle avait dû traverser la moitié de la ville à pied, dans le vent et le froid, avant de trouver le club qu’on lui avait décrit. Une fois devant la porte, Ashley leva les yeux sur le bâtiment. C’était un vieil entrepôt désaffecté, du genre de ceux qu’on voit dans les films d’horreur et dans lesquels l’héroïne finit par se faire tuer. Rassurant. La musique était si forte qu’on pouvait parfaitement l’entendre depuis l’extérieur, mais elle ne suffisait même pas à couvrir les beuglements des fêtards qui se trouvaient à l’intérieur. Ashley hésita quelques minutes devant la porte. Entrer dans ce genre d’endroit n’était vraiment pas son style, elle qui était plutôt habituée aux clubs huppés du centre-ville, dont elle connaissait les barmans et les vigiles et où elle se sentait donc parfaitement en sécurité. D’un autre côté, c’était l’occasion de tester quelque chose qui sortait de l’ordinaire, et c’est donc avec un mélange de nervosité et d’excitation qu’elle poussa finalement la porte d’entrée.

L’atmosphère à l’intérieur était étouffante. Il y faisait chaud et humide, un peu comme dans une serre. Une odeur désagréable flottait dans l’air. Un mélange de cannabis, de sueur et de bière lui piqua les narines. Malgré tout, Ashley décida d’avancer, et tomba nez à nez avec son reflet dans un miroir. Beurk, heureusement qu’elle ne risquait pas de croiser des connaissances ici, elle ne ressemblait vraiment à rien. Elle tentait d’arranger sa coiffure quand quelqu’un la bouscula et l’envoya se cogner lourdement contre le mur.

« Hé, vous pourriez pas faire attention, espèce de gros rustre ? », fut la phrase qui sortit spontanément de la bouche d’Ashley, et qu’elle regretta aussitôt.
Le type qui l’avait bousculée faisait au moins deux mètres de haut, et la regardait maintenant en souriant d’un air mauvais.

« C’est à moi que tu parles, ma jolie ? », répondit l’homme. « Tu veux que je te montre à quel point je peux être rustre ? ». Ses amis ricanèrent.

Ashley n’osait plus bouger et parvint tout juste à balbutier un « N... non, excusez-moi », à peine audible dans le brouhaha ambiant.

« Allez, viens, pour te faire pardonner tu vas danser avec moi, et plus si affinités », ajouta-t-il en lui faisant un clin d’oeil. Comme Ashley ne bougeait pas, il l’attrapa par le poignet et la traîna derrière lui comme un vulgaire sac. Terrifiée, Ashley essayait de lui faire lâcher prise, mais il était bien trop fort. Elle commença à se débattre et à crier, mais les gens autour d’elle faisaient comme s’ils ne voyaient rien. Ou alors ils étaient trop défoncés pour se rendre compte de quoi que ce soit. C’est alors que l’homme qui la tenait captive buta sur un autre homme, caché dans l’ombre, dont Ashley ne distinguait que la silhouette. L’homme dit quelques mots à son ravisseur, et celui-ci lâcha presque immédiatement le poignet d’Ashley, avant de se fondre dans la foule, visiblement pressé de s’en aller.

Ashley, qui avait retenu son souffle pendant la scène, se remit à respirer. Son sauveur avança de quelques pas et elle put enfin voir autre chose que sa silhouette. Il était grand, il avait la peau très pâle, un visage très fin et des cheveux mi-longs qui lui donnaient un petit air de poète romantique. Il arborait un sourire amusé qui donna à Ashley l’impression d’être une petite fille attrapée en train de faire une bêtise. Elle baissa les yeux. Il était si beau, elle avait honte de se sentir aussi stupide et aussi débraillée face à lui.
« Nouvelle ? », demanda-t-il. Ashley se contenta de hocher la tête sans oser le regarder. « Ça se voit », répondit-il. « Viens, je t’offre un verre, ça ira mieux après». Il l’emmena au bar et passa sa commande : « Un whisky-coca pour la demoiselle et... une bouteille de True Blood ».

Il l’avait regardée dans les yeux en disant ça et elle ne put masquer sa surprise, ce qui ne manqua pas de le faire sourire. Un sourire de vampire. Mais il avait l’air si charmant qu’Ashley se détendit rapidement, même si des dizaines de questions lui brûlaient les lèvres. Pourtant ce fut lui qui, le premier, commença à en poser. Ashley lui expliqua toute l’histoire, depuis la découverte de la photo de son frère jusqu’à son arrivée dans ce club bizarre. Quand elle eut fini, son sauveur la regarda d’un air grave.

« Je pense que je sais où était ton frère, lui dit-il, mais tu ne devrais pas y mettre les pieds, ce n’est pas un endroit pour une jeune fille bien comme toi. D’ailleurs, sortons d’ici, je vais te raccompagner chez toi. »
Sur le trajet, Ashley tenta de lui tirer les vers du nez, mais elle ne parvint pas à obtenir grand-chose de lui. Le vampire, puisque visiblement c’en était un, semblait résister à son charme, ce qui irritait Ashley au plus haut point. Il la déposa devant sa maison et, voyant son air contrarié, lui dit : « C’est pas pour t’embêter que je refuse de te donner le nom de l’endroit que tu cherches, tu sais. Mais les vampires sont dangereux, je suis bien placé pour le savoir, alors reste en-dehors de tout ça et ne les énerve pas. »

Puis il redémarra. Ashley était si occupée à enquêter sur son frère qu’elle n’avait même pas pensé à lui demander son nom. Quelle gourde. Arrivée dans sa chambre, Ashley alluma son ordinateur. Impossible de dormir à présent, autant continuer les recherches. Elle resta quelques minutes à regarder la page blanche de Google, puis décida de faire une recherche sur tous les indices qu’elle avait. Boîte, Shreveport et... vampires. Quelques centièmes de secondes plus tard, le résultat s’affichait sous ses yeux. Un nom revenait souvent. Fangtasia.

PSEUDO : Sissi AGE : 27 ans AVATAR PRIS : Michelle Trachtenberg COMMENT AS TU ATTERRI ICI : Cheryl m'a proposé de m'inscrire et l'idée m'a eu l'air chouette. CE QUE TU PENSES DU FORUM : Il est agréable à lire et les gens qui y postent ont l'air très sympa FICHE : [] Terminé [X] En cours CODE DE VALIDATION : Code ok by Aaron